Poursuivre le dialogue et bâtir des fondations nouvelles pour les relations entre l’Afrique et l’Europe : tel est le cœur du projet Notre Futur — Dialogues Afrique-Europe. Inspiré par les propositions des jeunesses engagées qui ont participé au Nouveau Sommet Afrique-France du 8 octobre 2021, à Montpellier, mais aussi par les conclusions du rapport d’Achille Mbembe, Les nouvelles-relations Afrique-France : relever ensemble les défis de demain, ce cycle de grands rendez-vous réunit des personnalités de toute l’Afrique et de toute l’Europe pour débattre des grands enjeux de société.
C’est à Johannesburg, en Afrique du Sud, que le coup d’envoi a été donné pour Notre Futur, les 7 et 8 octobre 2022, avant un deuxième épisode, à Yaoundé, au Cameroun, du 1er au 3 décembre, et un troisième à Alger, du 3 au 5 février 2023. Un quatrième forum s'est tenu à Maurice du 3 au 5 novembre 2023, un cinquième à Abidjan du 20 au 22 Avril 2024 et un sixième à Cotonou, au Bénin, du 6 au 8 juin 2024.
Pour tous les partenaires de ces grandes manifestations, l’enjeu est de nouer un dialogue de plus en plus étroit entre les sociétés civiles d’Afrique et d’Europe, pour inventer des solutions nouvelles aux défis que les deux continents affrontent ensemble. Pour cela, les rencontres Notre Futur assurent les conditions d’échanges libres, transparents et apaisés, tournés vers des idées et des méthodes de coopération nouvelles.
Organisé, à toutes les étapes, avec de nombreuses organisations d’Afrique et l’Institut français, chaque forum Notre Futur — Dialogues Afrique-Europe donne voix aux chapitres à des personnalités de tous les domaines, venues tant du pays d’accueil que du reste de l’Afrique et de l’Europe. La parole est notamment donnée aux jeunes des sociétés civiles des deux continents.
Retrouvez une présentation détaillée du cycle Notre futur.
Découvrez la liste des participants et intervenants.
Retrouvez le livret Dialogues Afrique-Europe : penser de nouvelles relations (l'accès au livret est restreint aux membres du réseau diplomatique français).
C’est à Cotonou, au Bénin, que s'est tenu la 6ème édition du cycle de Forums « Notre futur – Dialogues Afrique Europe ».
3 journées de débats grand public, un hackathon et des ateliers participatifs autour du thème « Le français pour quoi faire ? » pour questionner la place de la langue française, les opportunités qu’elle peut offrir et les entraves auxquelles elle peut être associée.
Les ateliers ont notamment permis de formuler des propositions et des projets concrets qui nourriront le 19ème Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en France les 4 et 5 octobre.
Conçu avec un comité éditorial béninois, le forum s'est tenu au Palais des Congrès de Cotonou.
Retrouvez ici tous les contenus produits à l'occasion du forum : retour sur les ateliers, témoignages des participantes et participants, podcasts.
3 jours de forum en chiffres
Godline ABGBIDINOUKOUN, membre du comité éditorial
Entretien réalisé par Jean-Luc Ezin (étudiant journaliste)
"Il importe aujourd’hui de revoir les relations Afrique – Europe. Ce n’est pas par une radicalisation qu’on y arrivera mais dans un cadre de discussion et de concertation pour trouver le juste milieu et revoir le contrat social qui relie l’Afrique à l’Europe.
Durant notre tournée dans les universités béninoises j’ai vu des étudiants impliqués à 1000%. Cela signifie que la question « le français pour quoi faire ? » est d’actualité, qu’elle intéresse et qu’elle passionne. Les étudiants ont des choses à dire. Nous les avons écoutés, et le temps nous a d’ailleurs manqué.
Ce que je veux dire à la jeunesse africaine c’est que personne ne le fera pour nous. Quand on parle de notre futur, de quel futur parlons-nous ? Nous connaissons notre passé, un passé triste et chaotique. Le présent, nous le voyons. Quel est notre futur ? Comment l’envisageons-nous ? Il va falloir qu’à un moment nous nous retroussions les manches. Il est temps qu’il y ait une prise de conscience, un éveil et que nous comprenions que si nous ne le faisons pas, personne ne le fera pour nous.
Ce Forum de Cotonou est un marchepied vers le sommet de la francophonie qui aura lieu en octobre 2024, les livrables et projets qui naitrons du forum « le français pour quoi faire ? » y seront présentés. Je pense que les choses changeront au Bénin avec l’élan de ce forum."
Lionel BRIAND, directeur de l’institut français du Bénin
Entretien réalisé par Jean-Luc Ezin (étudiant journaliste)
"Il faut que nous fassions davantage dialoguer les jeunesses africaines et européennes. Ce forum Notre futur, il est important pour ces jeunesses américaines, asiatiques, africaines, européennes qui évoluent dans ce monde de plus en plus globalisé pour construire un futur commun.
Durant ce forum, certains thèmes ont été proposés pour que nous puissions parler de tout et ne plus mettre de côté les questions les sujets qui pourraient nous gêner parce qu’il y a un passé, une histoire coloniale lourde.
Beaucoup d’étudiants venus des 4 coins du Bénin ont fait le voyage pour participer au forum « le français pour quoi faire ? ». Ils ont pris la parole, participé aux ateliers et se sont exprimés sur la place et les enjeux de la langue française, un sujet très actuel au cœur du quotidien des jeunes résidants dans l’espace francophone."
Le hackathon
Dans le cadre de la tenue du 𝑓𝑜𝑟𝑢𝑚 « 𝐿𝑒 𝑓𝑟𝑎𝑛𝑐̧𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑞𝑢𝑜𝑖 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 ? », le comité éditorial en collaboration avec Epitech Bénin, L'envol et Blolab Bénin ont organisé un hackathon afin de puiser dans tout le potentiel du numérique pour favoriser le plurilinguisme.
L'objectif était de produire des prototypes de solutions contribuant à promouvoir et enseigner plusieurs langues en même temps ou à promouvoir la diversité linguistique et culturelle du Bénin. 10 équipes de jeunes béninois, accompagnées par des coachs professionnels ont travaillé pendant 5 jours pour développer des prototypes.
Les lauréats et leurs projets
Creativ Team, pour son projet « Nǔlɛnmɔ » (signifiant ”Machine à calculer” en Fon), calculatrice numérique offrant une interface intuitive et des fonctionnalités adaptées aux besoins des personnes non alphabétisés ou peu familiers avec les langues officielles. Nǔlɛnmɔ transcrit les résultats des opérations en six langues : Fon, Dendi, Baatonum, Adja, Peulh et Yoruba, en utilisant une fonctionnalité de lecture vocale. Un outil qui pourrait potentiellement améliorer les compétences arithmétiques, l'autonomisation et la productivité des utilisateurs tout en favorisant leur inclusion dans le secteur informel de l'économie.
TANDA qui propose un traducteur de langue des signes capable de convertir les signes en langues conventionnelles (fon, français, etc.), accompagné d’un espace d’apprentissage interactif pour enseigner les différents dialectes de la langue des signes africaine.
Black Roots – a développé « LangueQuest » est un jeu vidéo éducatif et immersif conçu pour apprendre et pratiquer les langues locales béninoises, telles que le Fon et le Dendi, de manière ludique et interactive. Le jeu sera développé en utilisant Unity, une plateforme de développement de jeux vidéo. LangueQuest propose aux joueurs de s'embarquer dans une aventure fascinante à travers des régions virtuelles du Bénin, où ils doivent résoudre des énigmes, accomplir des missions et interagir avec des personnages non-joueurs (PNJ) en utilisant les langues locales.
Les 3 équipes gagnantes bénéficieront du programme d'incubation d'Epitech et iront présenter leurs projets au prochain Sommet de la francophonie qui se tiendra à Paris le 4 octobre 2024.
Podcast "Laboratorio Arts Contemporains"
Laboratorio Arts Contemporains, un podcast d'Edouard GNANSOUNOU (étudiant journaliste).
La question du français déchaîne les passions à cette époque où le panafricanisme s'affirme dans tous les sens. Se questionner sur l'avenir du français dans ce contexte paraît alors légitime ! Le français, jadis considéré comme la première langue sur le plan diplomatique, doit-il encore être enseigné ? Peut-il voyager ? Et pour quoi faire ?
Revue de presse
Presse écrite :
- 24 heures au Bénin, « Cotonou abrite le forum régional « Notre Futur » dès le 6 juin », 16 mai 2024
- L’Étudiant Noir, « Bénin / Forum régional « Notre futur – Dialogue Afrique Europe » », 16 juin 2024
- L’Étudiant Noir, « Préparation du Forum régional Notre futur – Dialogue Afrique Europe », le 18 mai 2024
- Afronumérik.com, « Le plurilinguisme au cœur de l’Hackathon de l’Institut français de Cotonou », 20 mai 2024
- Le Matinal, « Forum « Notre Futur – Dialogue Afrique Europe » : La langue française au centre des échanges du 6 au 8 juin 2024 », 24 mai 2024
- Educ’Action, « L’importance et les entraves de la langue française en débat », 21 au 27 mai 2024
- La Nation, « Forum régional Notre futur de Cotonou – Échanges sur les usages de la langue française » , 29 mai 2024
- Bénin Intelligent, « Le français pour quoi faire ? : un forum d’échange sur les enjeux de la langue en Afrique », 31 mai 2024
- La Nation, « 6e édition du cycle de forums régionaux : Cotonou accueille un hackathon sur le plurilinguisme », 4 juin 2024
- L’Étudiant Noir, « Forum régional Notre futur Dialogue Afrique-Europe », 6 juin 2024
- Fraternité, « Forum Notre futur, Dialogue Afrique-Europe : La 6ème édition lancée hier à Cotonou », 7 juin 2024
- Bénin Intelligent, « Forum Notre futur : Choc autour de la langue française et identité », 7 juin 2024
- Univers Média, « Forum Notre futur, Dialogue Afrique-Europe : la 6ème édition lancée jeudi 6 juin 2024 à Cotonou », 7 juin 2024
- Pulse Côte d’Ivoire, « Coopération Afrique-Europe : quelle est l’importance de la langue française aujourd’hui ? », 11 juin 2024
- Educ’Action, « Le français dans les arts : Des artistes virent en langue pour porter l’émotion », 11 juin 2024
- Educ’Action, « Trois questions à Giovanni Houansou sur le forum « Le français pour quoi faire ? » - On est ressorti avec une dizaine de projets », 17 juin 2024
Télévision :
- E-télé Bénin, 1 juin 2024
- TVC Bénin émission « Tous les jours ne sont pas dimanche », 2 juin 2024
- Bénin Eden TV, 5 juin 2024
- Journal de 20h, ORTB, 6 juin 2024
- Canal 3, Journal de 19h30, 6 juin 2024
- ODD TV, 7 juin 2024
- Canal 3, émission Actu Matin, 7 juin 2024
- Kiawo Bénin, 8 juin 2024
- Journal de 13h ORTB, 10 juin 2024
- ODD TV, 11 juin 2024
- ODD TV, 15 juin 2024
Radio :
- Crystal News, « Forum Notre Futur : Cotonou abrite bientôt la 6e édition du dialogue Afrique-Europe », 18 mai 2024
- RFI émission de radio « De vives voix », « Les emojis : l’incroyable histoire d’un langage numérique international », 3 juin 2024
- Radio plein air – radio Univers, avec Asaph Mawonda, 7 juin 2024
- Crystal News, « Fin du forum Notre Futur : les acteurs apprécient », 12 juin 2024
Influenceurs :
5ème étape du cycle de forums Afrique-Europe « Notre futur », initié par l’Institut français en octobre 2022 pour intensifier les relations entre l’Afrique et l’Europe, le forum « Hériter du futur : valorisons la diversité du patrimoine pour créer un avenir commun » s'est déroulé à Abidjan du 20 au 22 avril 2024. Il a réuni des chercheurs, jeunes représentants d’organisations de la société civile, créateurs et entrepreneurs culturels autour des enjeux « identités, patrimoines et industries culturelles et créatives ».
Pendant 3 journées, les débats et conversations ont eu pour objet de questionner le rôle des ICC dans la valorisation des patrimoines et l’interprétation des mémoires collectives. Des ateliers participatifs et des sessions de travail étaient centrés sur l’émergence de solutions et de projets concrets. Ils ont permis d’offrir des perspectives communes aux secteurs créatifs soucieux de s’engager dans des dynamiques de conservation, de transmission et de circulation des patrimoines matériels et immatériels, tout en facilitant les efforts de réappropriation des identités et de construction d’une histoire partagée entre les deux continents.
Le forum était co-construit par un comité exécutif de personnalités ivoiriennes et africaines, l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, l’Institut français de Côte d’Ivoire, l’Institut français et la délégation de l’Union européenne en Côte d’Ivoire.
Ils ont relayé le forum
La communication autour du forum a été pensée en collaboration avec des créateurs de contenus ivoiriens :
- Amie Kouamé : créatrice d’Ayana Webzine, et de Superwomen
- Prince Edja : créateur de contenus et propriétaire d’une agence de tourisme
- Abenafrica : créatrice de contenus
- Nahadjenin_Seleho : Cultures Lovers IFCI 2024.
Après l’Afrique du Sud, le Cameroun et l’Algérie, Maurice accueillait le quatrième forum Notre futur du 3 au 5 novembre 2023. Réunis autour du thème "L'horizon par-delà les frontières", les intervenants et participants étaient issus du pays d’accueil, de France, mais aussi d’Europe et des États et territoires insulaires de la région. Organisé par l'Institut français de Maurice avec le soutien de l'Institut français de Paris, le forum accueillait également des personnalités de 3 pays d’Afrique continentale riverains de l’océan Indien : le Mozambique, le Kenya et la Tanzanie.
Pourquoi cette thématique ?
Dans nul autre territoire que celui d’un État insulaire, tel que Maurice, la frontière n’est aussi visible et totale, ligne de rivage séparant les étendues terrestres et maritimes, l’Ici et l’Ailleurs, Nous et les Autres. Au-delà de la rive-frontière, vu de l’île, l’horizon est partout où le regard se porte, ligne lointaine invitant au dépaysement et au dépassement. Il n’est donc pas étonnant que la présente réflexion soit née dans une île. En effet, Maurice constitue le lieu idéal d’où il est possible de réfléchir et de conceptualiser à la fois les processus de fermeture et de repli, et ceux d’ouverture, de dépassement et de création de liens qui se profilent à l’horizon.
Un forum par et pour la jeunesse
La programmation a été élaborée au cours de l'année 2023 à travers une démarche inclusive et participative. En effet, l’Institut français de Maurice a réuni plus d’une cinquantaine de jeunes – des Mauriciens, mais aussi d’autres nationalités, notamment des étudiants ou des professionnels installés à Maurice – lors de deux journées de réflexion. Ce sont ces discussions qui ont fait émerger les axes autour desquels les ateliers ont été conçus.
Le forum a proposé au total une dizaine d’activités, dont les ateliers de travail et de débat, des installations et performance artistiques ou encore un jeu sérieux sur les frontières, spécialement conçu pour cet événement. Les participants ont pu discuter de nombreux sujets, tels que les nouveaux modèles d’université, l’engagement des jeunes, l’alimentation et sa capacité à créer ou à transcender les frontières, entre autres.
Une plateforme média, avec une rédaction composée de jeunes, était active pendant les journées pour développer du contenu en direct et le diffuser sur des médias en ligne. Des grands témoins, Kantuta Quirós, cinéaste, curatrice, théoricienne de l'art, Aliocha Wald Lasowski, musicien, philosophe et enseignant-chercheur, et Eirini Linardaki, artiste et curatrice de projets d’art public, se joindront aux réflexions, échanges et créations.
Un comité éditorial a été créé afin de coordonner cette 4e édition de Notre Futur - Dialogues Afrique-Europe et guider la réflexion des jeunes invités aux journées de co-construction. Il était composé de personnalités issues de la société civile et professionnels d’horizons divers, à savoir Nathalie Bernardie-Tahir, professeure de géographie à l’université de Limoges & présidente du conseil d’administration de l’université des Mascareignes ; Zia Gopee, historien de l’art & coordinateur pédagogique à Rubika Maurice ; Farrah Jahangeer, chercheuse en architecture et enseignante ; Stéphan Karghoo, historien & directeur du Centre Nelson Mandela ; Shenaz Patel, journaliste & écrivaine ; Gilles Ribouet, géographe et responsable de communication de la Commission de l’océan Indien ; et Kooshilla Saraye, coordinatrice du Young African Leaders Initiative Mauritius, ambassadrice de la jeunesse de l'UE, Global Shapers & ambassadrice de Global Peace Chain.
Le podcast "Identités rhizomiques"
Lancé lors des Dialogues Afrique-Europe à l'île Maurice, "Identités rhizomiques" est un podcast qui explore la richesse et la complexité de nos identités contemporaines. Inspiré par la pensée du philosophe Edouard Glissant, ce podcast donne la parole à celles et ceux qui incarnent la diversité de notre monde globalisé. "Identités rhizomiques" voyage à travers les continents et les cultures.
Podcast enregistré en novembre 2023 lors du forum Notre futur organisé par l’Institut français à l’île Maurice.
Revivez le Forum en vidéos
Après Johannesburg et Yaoundé, le troisième Forum du cycle « Notre Futur : Dialogues Afrique-Europe » s’est tenu à Alger du 3 au 5 février 2023. Intitulé Ensemble pour la nature, il a réuni 13 pays (Algérie, Bénin, Cameroun, Égypte, Gabon, Libye, Mali, Mauritanie, Tunisie, Espagne, France, Portugal, Suède) et environ 300 participants représentant de nombreuses associations, organisations de la société civile, institutions publiques et entreprises/start-up engagées, afin d’échanger sur la responsabilisation écologique du citoyen et les enjeux climatiques pour notre planète de demain.
Ce Forum a été co-organisé par l’Institut français d’Algérie, l’Institut français de Paris et un comité éditorial composé de quatre personnalités : Samir Grimes, maître de Conférences à l’École Nationale Supérieure des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral (ENSSMAL-Alger) ; Adel Amalou, co-fondateur de la start-up IncubMe ; Ihcene Menous, influenceuse activiste de l’environnement connue sous le nom de « Ihcene the Adventurous » et Emna Sohlobji, doctorante en droit de la mer, consultante auprès du cabinet de conseil en stratégie dédié à la croissance verte Tellus.
Les échanges du Forum se sont déroulés au sein du centre culturel Riadh el Feth, dans le cadre de quatre tables-rondes articulées autour de quatre thématiques visant à sensibiliser les citoyens aux conséquences environnementales de nos modes de vie, de consommation et de production, tout en plaçant la relation avec la nature au cœur du débat : (I.) produire mieux ; (II.) consommer mieux ; (III.) habiter le monde ; (IV.) s’engager et transmettre.
En parallèle, des expositions, un village des solutions et un Hackathon ont également été organisés.
Le Forum en chiffres
Témoignage : Stéphanie Njiomo
Stéphanie Njiomo est ambassadrice du Pacte mondial pour l'Environnement (Global Pact for the Environment en anglais), au Cameroun et en Afrique centrale, et Présidente de l'association Ci4Ca.org - Le futur que nous réclamons ! Suite à sa participation au Forum, elle nous livre un témoignage autour du thème Ensemble pour la nature et se projette sur les perspectives pour le futur.
"Ensemble pour la nature Un thème révélateur de l’écart qui réside/persiste entre les activités humaines et le respect de la nature et ses composantes.
Nous en sommes arrivés là ! À négocier, à inviter, à devoir convaincre les consciences humaines de prendre la même direction que la nature, pour préserver la couche d’ozone, sauvegarder les forêts qui sont sources d’oxygène, dépolluer les océans, restaurer les terres dégradées, se nourrir durablement, se loger convenablement, se vêtir responsablement.
Le Forum « Ensemble pour la Nature » a mis autour de la même table plusieurs acteurs dont le quotidien est fait de batailles pour vivre en harmonie avec la Nature. De toutes les questions soulevées à l’occasion de cette rencontre, le thème de l’habitat aura suscité des débats au sein d’au moins deux tables rondes. Des idées fortes ont été partagées et des pistes de solutions envisagées pour déconstruire l’habitat, qui coûte à la nature une facture irréparable, et retourner à un modèle plus intelligent, durable et confortable. Parce que les richesses naturelles et culturelles de chaque communauté devraient se refléter dans leur cadre de vie, les exigences de modernité et celles liées aux traditions de chaque communauté ont été présentées comme le nouveau socle de l’habitat durable.
Où allons-nous vivre demain ? De quoi seront faites nos bâtisses ? Subsisteront-elles aux aléas climatiques ? Répondent-elles aux inconstances météorologiques ? Concordent-elles avec les ressources naturelles disponibles ? Satisfont-elles les besoins des communautés ?
Voilà autant de questions soulevées par le débat sur l’habitat de demain. Les réponses apportées par les différents intervenants ont permis que se rencontrent des idées, que se partagent des expériences pour verdir l’habitat de demain, mais surtout que se dessinent pour l’avenir des plaidoyers plus forts pour l’habitat qu’il nous faut.
La rencontre des idées pour l’habitat de demain
Ce n’est pas sur un ton péremptoire/impérieux que l’habitat d’hier a été proposé comme celui de demain lors du Forum d’Alger. C’est davantage à travers des témoignages librement exprimés par l’ensemble des participants qu’on a pu retenir que le modèle de construction prédominant n’était pas en phase avec la nature d’une part, et pire encore avec les besoins réels de ses utilisateurs d’autre part.
On a pu avec des expériences venant de part et d’autre d’Afrique et d’Europe convenir que le modèle ancestral regorgeait de savoirs et de pratiques utiles pour satisfaire l’humanité en termes d’habitat. En Afrique centrale tout comme ailleurs, les pratiques d’hier dans lesquelles on retrouvait la terre ou le bois comme matières premières ont gardé toute leur importance pour imaginer l’habitat d’aujourd’hui et celui de demain. Il faudra comprendre que parler d’habitat durable, c’est parler d’une architecture non pas durable en termes de solidité des bâtiments, mais « soutenable » pour la planète. Feriel Gasmi, Architecte, commissaire biennale de design franco-algérienne et modératrice de la table ronde, a pris l’exemple du sud de l’Algérie, riche de cités en architecture de terre « qui n’ont pas été toutes préservées ». C’est ainsi qu’on est parti du constat d’un recul de l’usage des savoirs culturels et traditionnels en matière d’architecture, avant d’aborder la question de l’énergie dans l’habitat.
Les éléments culturels dans l’habitat de demain
« Le modèle de construction traditionnel doit être défendu auprès des pouvoirs publics », a défendu Feriel Gasmi.
En effet, l’Afrique est un continent qui témoigne d’une extraordinaire richesse architecturale. L’architecture traditionnelle s’y est formée au cours des millénaires par le savoir-faire des populations locales dans la maîtrise des matières premières que leur offre leur environnement : la terre, le bois, les feuilles, le granite etc. Cependant, l’avancée technologique a favorisé la disparition des villes antiques africaines. En effet, l’influence s’est manifestée par la déformation et la destruction des cultures et traditions préexistantes.
Depuis le 20ième siècle, l’habitat au Cameroun subit une modernisation se caractérisant par la destruction ou l’abandon des modes de constructions traditionnels. Dans la partie septentrionale, l’abandon progressif du matériel local a fait place au béton et aux tôles en aluminium qui mettent les populations dans un réel inconfort thermique en saison sèche. On note une uniformisation et standardisation de l’habitat selon le modèle européen. L’architecture au Cameroun est donc un mix de deux cultures différentes : l’habitat « traditionnel » fait avec les matériaux locaux et l’habitat « moderne », calqué sur la culture européenne.
La diversité environnementale et sociale africaine offre encore aujourd’hui des possibilités de construction profondément enracinés dans la tradition sociale et la construction traditionnelle. Ces possibilités devront être explorées, promues et préservées.
Toutes ces visions partagées entre intervenants et participants, ont emmené les uns et les autres à remettre en question leur manière de vivre, de penser et d’habiter la terre.
Pour l’Afrique comme pour l’Europe, la société devra se construire sur de nouvelles priorités, une gestion plus durable des ressources, des rapports mieux réglés entre l’habitat et l’environnement.
Nous avons démontré au cours du débat que les constructions du XXIe siècle ne peuvent plus ignorer à la fois les limites physiques de la planète, les exigences sociales des populations urbaines croissantes, leurs attentes de sécurité et de confort, l’importance de la préservation du patrimoine bâti dans la culture, les contraintes fortes de l’environnement et de l’économie. L’acte architectural ne peut plus faire l’économie d’une réflexion en amont prenant en compte ces nouvelles contraintes.
Cependant, défendre les solutions d’hier ne signifie pas rejeter celles d’aujourd’hui. Et donc, l’énergie renouvelable associée à d’autres innovations technologiques pourrait offrir en matière d’habitat un résultat écologiquement tenable, économiquement rentable et socialement satisfaisant.
La question de l’énergie dans l’habitat durable
La durabilité des habitats a également soulevé lors du forum les questions liées à l’énergie renouvelable. La table ronde qui a précédé celle des débats sur l’habitat est revenue sur les enjeux liés à l’énergie et le rôle de cette dernière dans la préservation de l’environnement. En effet, penser l’habitat dans la perspective du développement durable est un des enjeux principaux des sociétés humaines vers un modèle plus soutenable et la transition énergétique pourrait permettre de tendre vers des bâtiments à énergie positive et à faible empreinte carbone. Le Parlement Européen a adopté un renforcement des objectifs de réduction des émissions de GES aux horizons 2030 et 2050. En Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur résidentiel représente une part importante de 19 % des émissions de GES et de 27 % des consommations d’énergie finale. Il y a donc un enjeu essentiel à produire des bâtiments moins énergivores, à basse ou très basse consommation. En Afrique la quasi-totalité des pays dispose d’une CDN –Contribution déterminée au niveau national- fixant l’objectif chiffré du mix énergétique envisagé sur une période donnée. Le Cameroun à titre d’exemple envisage de rehausser à hauteur de 25% la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030.
Pour Fouzi Benkhelifa, Fondateur et Président de NEXQT et expert de l’action climatique, les scénarios d’avenir mettent en avant une population africaine qui va doubler durant les trente prochaines années. 80 % de ce doublement va se produire dans les villes. Donc, c’est deux fois plus d’urbains, un rattrapage de niveau de vie, plus d’équipements dans les maisons. La transition démographique sera accompagnée d’explosion d’urbanisation et la ressource énergétique sera de plus en plus un problème. On va arriver selon ce dernier au bout d’un modèle de consommation des ressources fossiles, et le choc énergétique sera une menace pour la stabilité.
Au-delà de la réduction des consommations d’énergie pour les usages quotidiens, il a été convenu d’intégrer la question de l’analyse de cycle de vie des bâtiments et de leur empreinte écologique globale pour développer des bâtiments basse consommation d’énergie. Cette analyse part du choix des matériaux vis-à-vis de l’énergie grise[1] qu’ils contiennent et prend en considération la fin de vie du bâtiment avec son démantèlement et la valorisation des matériaux qui le composent. Elle intègre également une conception architecturale bioclimatique[2].
Les perspectives d’après le forum
La suite du forum se vit dans la collaboration née et à poursuivre avec intervenants et participants partageant des points de vue convergents sur le futur que nous voulons et que nous construisons.
L’idée dans la poursuite est de :
- Diagnostiquer de façon plus détaillée les politiques africaines et européennes en matière de construction ;
- Vulgariser le savoir-faire traditionnel en matière d’habitat durable ;
- Sensibiliser les communautés africaines et européennes sur les avantages à court et à long terme d’un choix hybride -moderne et traditionnel- en matière de construction ;
A titre personnel, j’associe le Forum d’Alger à la catégorie/au rang des ‘’Fora d’action’’. Les initiatives de terrain présentées à l’occasion de cette rencontre ont éveillé sinon réveillé l’activisme climatique dans lequel s’inscrivent mes batailles/combats en matière d’éducation environnementale et d’harmonisation des politiques de développement aux exigences climatiques. Afin de rendre plus favorable l’écho de la voix des écologistes engagés pour une réelle transition écologique en Afrique et en Europe, le Forum aura permis de faire un pas de plus vers « Notre Futur »."
[1]Énergie grise : somme de toutes les énergies nécessaires à la conception, la production, le transport, l’utilisation, le recyclage ou la fin de vie
d’un produit ou d’un matériau.
[2] Bio climatisme : manière de concevoir pour obtenir des conditions de vie et de confort de manière la plus naturelle possible et en tirant le meilleur parti de l’environnement
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L'intégralité du Forum en rediffusion
Organisateurs et partenaires du forum
- Institut français d'Algérie
- Office Riadh el Feth à Alger (OREF)
- Samir Grimes, maître de Conférences à l'ENSSMAL-Alger
- Adel Amalou, co-fondateur de la start-up IncubMe
- Ihcene Menous, influenceuse activiste de l’environnement
- Emna Sohlobji, doctorante en droit de la mer, consultante auprès du cabinet de conseil en stratégie dédié à la croissance verte Tellus
C’est à Yaoundé que s’est tenu le deuxième forum Notre futur, du 1er au 3 décembre 2022, sur le thème : « S’engager ! ». Coordonné par le Conseil pour le suivi des recommandations du Nouveau Sommet Afrique-France, il a réuni des acteurs de la société civile, des intellectuels, des artistes, des décideurs publics et privés, ainsi que des personnalités de tous bords venant du Cameroun mais aussi d’autres pays d’Afrique et d’Europe. Ils ont débattu des grands défis de demain, en vue de construire ensemble un monde plus durable.
Le Musée national du Cameroun, l’Institut des Relations Internationales du Cameroun ou encore l’Institut français du Cameroun ont ainsi accueilli de riches échanges portant aussi bien sur les enjeux liés à la participation citoyenne, le développement de l’économie circulaire ou encore les questions de mémoire et de patrimoine.
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Organisateurs et partenaires du Forum
- Conseil pour le suivi des recommandations du Nouveau Sommet Afrique-France
- Institut français du Cameroun
- Musée national du Cameroun
- Institut des Relations Internationales du Cameroun
Les chemins de la démocratie - c’est sous ce titre que s'est déroulé le forum Notre Futur : Afrique du Sud, du 7 au 8 octobre 2022, date anniversaire du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021. Il a réuni à Johannesburg des personnalités de tous les secteurs (sciences, associations et ONG, laboratoires d’idées, arts et lettres) pour débattre des grands défis de la démocratie tant en Europe qu’en Afrique.
Le forum a ainsi permis de confronter les points de vue sur des questions telles que la démocratie participative, la justice inclusive, les opportunités et les dangers du numérique pour la démocratie ou encore les nouvelles formes d’engagement citoyen. Avec l’aide de l’Institut français d’Afrique du Sud, les débats, performances et événements ont été imaginés et produits avec les partenaires de l’événement : la Fondation Nelson Mandela, les centres d’art Windybrow et Sibikwa, l’Université du Witwatersrand, Play Africa, Poetry Africa, le Soweto Theatre, le Market Lab Theatre, Constitution Hill et Constitutional Court.
Le Forum en chiffres
« Democracy, Iphi inkululeko ? »
Acteur, réalisateur, ou encore écrivain, Mandisi Sindo est une personnalité engagée en Afrique du Sud. Il revient sur la séquence intitulée « Democracy, Iphi inkululeko? » (« Où est la liberté ? » en langue zouloue), du 7 octobre 2022, dont il a été le commissaire.
Cette séquence s’est composée d’un enchaînement de moments musicaux et de courtes interventions orales d’experts en réaction à un texte, écrit par un auteur sud-africain, Lwando Scott, explorant les liens entre liberté et démocratie. Son sujet se rapportait aux militants anti-Apartheid qui se sont battus pour accéder à la liberté et qui, en retour, ont accédé à la démocratie. En réalité, la démocratie leur a-t-elle permis d’accéder à la liberté ? Cette question a été élargie au monde entier, grâce à la participation d’experts des continents africain et européen.
Huit invités, issus de différents pays, de milieux et d’âges variés, sont montés l’un après l’autre sur scène pour une intervention proche, dans son format, des « TED talks ». Chacun a abordé, de façon concise et dynamique, le concept de démocratie en adoptant un angle particulier, largement influencé par son propre contexte social et historique. Les discours des intervenants d’Afrique du Sud, du Botswana et du Zimbabwe ont souligné l’urgence dans certains pays à mettre en œuvre des principes démocratiques et la vitalité avec laquelle les militants s’en emparent. Les intervenants européens se sont concentrés sur les défis actuels, ainsi que sur les fondements historiques des sociétés démocratiques.
Trois groupes de musique ont accompagné les intervenants, entraînant et fédérant l’auditoire dans sa dynamique, non sans rappeler la place occupée, dans un mouvement démocratique, par le public, les citoyens et le bien commun.
L’histoire de l’Afrique du Sud est très riche et la musique fait partie de cette profonde histoire. La musique nous a forgés en tant que peuple de ce pays et c’est cette même musique qui a aidé le pays à se libérer des chaînes de l’Apartheid et de l’oppression vécue par les personnes noires pendant cette période. Des gens comme Hugh Masekela, Mariam Makeba, Sipho Mchunu, Johnny Clegg et bien d’autres ont été des militants, des musiciens anti-Apartheid et, bien sûr, il y a eu des révolutionnaires qui se battaient contre le gouvernement de l’Apartheid : c’était des personnes de couleur et de genres différents, notamment Winnie Madikizela Mandela, Nelson Rholihlahla Mandela, Steve Biko, Helen Suzman et bien d’autres encore. Quand ces héros se battaient et, pour certains aussi, étaient frappés à mort par le gouvernement de l’Apartheid alors en place, ils ne cherchaient pas simplement la paix : ils voulaient être libérés des chaînes de l’esclavage. Ils voulaient la LIBERTÉ, et non ce que l’on présente au peuple comme la DÉMOCRATIE. D’où cette rencontre intitulée « LA DÉMOCRATIE, IPH INKULULEKO ? ». Ce débat, cette question a souvent été soulevée mais personne au sein du cabinet de l’ANC n’est disposé à répondre à l’interrogation suivante : où est la Liberté qui avait été promise en 1994 ? C’est ce problème qui est aussi à l’origine des mouvements Fees Must Fall et Rhodes Must Fall.
Quand j’ai été invité à organiser ces échanges, j’ai tout de suite pensé à des femmes et à des personnes issues de la communauté LGBTQI+ qui sont influentes, directes, actives et qui, je le savais, feraient avancer le débat et feraient entendre leur voix sur le continent africain : je les ai vues souffrir d’exclusion et être privées de l’opportunité de devenir des leaders. Je suis certain qu’elles ont le pouvoir d’indiquer le bon chemin et d’influencer le changement en Afrique. L’Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Botswana ont – comme les autres pays africains, voire plus qu’eux encore – connu l’oppression : il était donc essentiel d’avoir des représentants issus de ces pays. Le Botswana a obtenu son indépendance en 1966, l’Afrique du Sud en 1961 et le Zimbabwe a obtenu la sienne en 1965. Malgré l’indépendance déclarée de ces pays africains, l’oppression et l’esclavage n’ont jamais cessé. L’homme noir, la femme noire ont continué à souffrir. Même depuis la fin de l’Apartheid, en Afrique du Sud, les personnes noires ne sont toujours pas libres, hommes et femmes sont toujours captifs, et tout particulièrement les femmes.
Alors que je cherchais quelqu’un qui puisse écrire un texte pour ces rencontres, j’ai d’abord pensé me tourner vers de jeunes gens qui représentent différents partis politiques du pays – non pour qu’ils puissent défendre leur programme, mais pour qu’ils mettent en valeur le changement qu’ils souhaitent en tant que futurs dirigeants du pays et pour que le public et les participants comprennent ce qu’ils entendent par Liberté, par rapport à ce que nous comprenons comme Démocratie. Malheureusement, nous avons dû changer d’option. Et c’est à ce moment-là que j’ai envisagé de faire appel, pour l’écriture du texte de cette discussion, à Lwando Scott, boursier Next Generation au Centre for Humanities Research de l’université de Western Cape et dont les recherches portent sur ce qu’il intitule librement « Queerer l’après-colonisation ».
La communication de Lwando a été essentielle : elle a examiné la liberté de soi, celle du pays et celle des autres – ceux qui ne sont pas considérés comme humains ou pas vus comme tels – tout en abordant la question du genre et du mépris des droits des femmes noires, jeunes, pauvres et marginalisées. Dans son papier, Lwando a également évoqué les effets négatifs du Covid 19 sur les personnes noires, les communautés et les établissements, notamment les hôpitaux, en illustrant son propos avec l’exemple de sa cousine accouchant dans un couloir d’hôpital – ceci a été souligné en ces temps difficiles de pandémie. En plus de ce fort engagement en faveur des laissés-pour-compte démontré par Lwando, la chanteuse et cantatrice africaine Sibongile Mngoma a longuement évoqué son enfance dans les townships et sa peur des chiens policiers à l’époque de l’Apartheid. Aujourd’hui, elle compare cette peur qu’elle avait avec celle qu’elle ressent avec des collègues artistes et des personnes noires capables de vendre votre peau comme dans l’ancien temps, à l’époque où les blancs faisaient appel à des espions pour assassiner ou faire arrêter les combattants pour la liberté.
Ce qui a été extraordinaire dans ces échanges, c’est la multiplicité des espaces créés par des périodes, des expériences, des formations et des âges différents. La plus jeune de tous, Khululwa Mthi, panafricaniste convaincue née en 1994, a aussi soulevé des questions préoccupantes sur la façon dont le gouvernement élève la population comme des vaches qui ont le droit de vote. Les jeunes noirs vivent encore dans les camps de concentration où vivaient ses parents. Khululwa Mthi a aussi approfondi la question des traumatismes, notamment ceux des mineurs tués à MARIKANA, dont les veuves n’ont jamais eu la liberté de parler et qui n’ont jamais pu exprimer leurs émotions. Elle a aussi évoqué son implication dans le mouvement Fees Must Fall et Rhodes Must Fall qui repose sur trois piliers : la conscience noire, le panafricanisme et le féminisme noir radical : la lutte pour la décolonisation et les luttes pour l’inclusion des genres devraient aboutir à la liberté dont les personnes noires ont besoin ; et dans cette lutte, personne ne doit être oublié.
En tant que jeune, Khululwa Mthi connaît encore aujourd’hui un taux de chômage élevé. Quand la démocratie sud-africaine a été mise en place, l’éducation gratuite pour tous a été l’une des promesses faites qui n’a jamais été concrétisée : c’est pour cette raison que les étudiants ont commencé en 2015 à se battre pour obtenir la gratuité de l’éducation et qu’ils continuent encore à se battre aujourd’hui.
Voici ses idées les plus importantes :
- Que faire dans un pays où les victimes de viols sont si nombreuses ?
- Il faut exiger des larges efforts de compréhension et de dialogue sur les besoins de genres et les relations de genres pour donner un meilleur avenir à l’Afrique du Sud.
- Comment s’est créé le pays dans lequel nous vivons ? Nous devons commencer par comprendre l’arrière-plan / les fondements historiques – c’est peut-être là que nous pouvons trouver des réponses.
- Pour démanteler un système patriarcal, capitaliste et raciste, nous devons l’arracher à la racine.
- Le système est structurel, il est institutionnalisé, ce qui rend un changement en faveur des personnes noires difficile ; d’où la nécessité de s’y attaquer sans remords.
- La lutte pour la liberté après l’instauration de la démocratie : les jeunes continuent à se battre pour la justice.
- La justice de genre doit être reconnue comme la liberté des jeunes et des féministes noires.
Pour finir, le choix des trois groupes qui ont joué aujourd’hui était stratégique. Personnellement, je voulais des groupes capables d’amorcer la conversation et de faire ressortir des faits à travers la musique. Liso The Musician chante des problèmes auxquels des personnes dans les townships et les communautés marginalisées ont été confrontées, qu’elles ont vécus. Son album Zaf’ingane (« La jeunesse se meurt ») a été compilé au moment où elle participait au mouvement Fees Must Fall et Rhods Must Fall : sa contribution à la lutte a été d’écrire une musique qui témoigne de ce qui arrive aux étudiants et aux jeunes qui, en Afrique du Sud, se font tuer, arrêter et violer alors qu’ils se battent pour leurs droits à l’éducation. Sa fameuse chanson « POTA POTA » évoque le manque de services dans les townships, parle du système de seaux qui était utilisé par les communautés du temps de l’Apartheid. Iphupho L’ka Biko (le rêve de Biko) est un groupe de musique panafricaniste, inspiré par les idéologies, les influences et les échanges au sein du mouvement de conscience noire de Steve Biko. Le groupe apporte beaucoup d’espoir à la communauté noire : il porte des chants de lutte qui se font l’écho du passé du pays, des chants de liberté qui ont poussé les gens à se lever et à lutter contre un gouvernement de ségrégation qui, pendant le régime de l’Apartheid, maintenait les personnes noires dans un statut d’infériorité.
Soweto Spiritual Singers est fédérateur – un groupe de gospel a capella qui réussit à rassembler tous les participants. Le groupe a ses fans depuis sa collaboration avec le chanteur américain R-KELLY pendant la Coupe du monde 2010 : il a fédéré l’ensemble du public en ouvrant le concert sur l’hymne sud-africain – « Nkosi Sikelel’ iAfrika » – ; après cette ouverture, il a repris des chansons célèbres de la période de l’Apartheid – « Not Yet Uhuru », de la légendaire Letta Mbuli.
Cette rencontre s’est déroulée comme je l’espérais : elle a ému, inspiré les membres de l’assemblée qui ont été présentés au cours du séminaire et leur a donné des forces.
"Voting and Citizen Engagement" au Soweto Theatre
Dimpho Lekgeu est community manager pour l’organisation sud-africaine YouthLab. Elle a animé la séquence "Voting and Citizen Engagement", du 7 octobre 2022 au Soweto Theatre, et nous livre un retour à ce sujet.
Dans quelques mois, « les élections les plus importantes depuis 1994 », comme certains l’affirment, se tiendront en Afrique du Sud. Elles interviennent à un moment de méfiance grandissante entre le gouvernement et la population, et d’augmentation de l’abstention chez les électeurs. Selon la dernière Politique nationale de jeunesse (NYP), les personnes appartenant à la tranche des 15-34 ans représentent plus d’un tiers (34,7 %) de la population. Un jeune peut s’inscrire sur la liste électorale dès l’âge de 16 ans, puis voter à l’âge de 18 ans. Le Mail & Guardian a récemment rapporté que la participation des électeurs en Afrique du Sud avait reculé dans toutes les tranches d’âge lors de chaque élection nationale ayant eu lieu après le scrutin historique de 1994, mais particulièrement chez les plus jeunes, ce qui est plus inquiétant. Les discussions actuelles concernant la participation civique des jeunes et le nouveau positionnement de la jeunesse en tant que moteurs de la démocratie n’auraient pas pu tomber plus à pic.
- 1. Apathie ou frustration ?
Lors des élections locales en 2021, près de 1,8 million de jeunes entre 18-19 ans bénéficiant du droit de vote avaient décidé de ne pas s’inscrire sur les listes électorales, et les taux d’inscription de la tranche des 20-29 ans ont également baissé depuis les élections locales de 2016. Ce phénomène est généralement attribué au manque d’intérêt pour la politique chez les jeunes, lesquels font souvent partie de ces citoyens qui ne s’intéressent pas assez aux questions de gouvernance. Néanmoins, il a été prouvé que cette théorie n’était pas exacte. Jamal Tsotesti, l’un des membres du panel, explique : « Les enjeux qui touchent les jeunes au sein d’une démocratie sont universels et ne se limitent pas à un pays en particulier. Un système ne peut pas être démocratique si les jeunes sont privés de leurs droits civiques et mal représentés. »
- 2. La réforme électorale
Les discussions ont également permis d’aborder la question de la réforme électorale et de la nécessité de trouver de nouvelles solutions pour élire les responsables publics et les rendre comptables de leurs actes. Les jeunes ont choisi de ne plus participer aux processus institutionnalisés de la participation démocratique et exigent de nouvelles formes d’expression politique. La militante et commentatrice politique Tessa Dooms explique que « les jeunes militants se concentrent essentiellement sur les campagnes et mouvements visant à réformer les politiques et processus institutionnels, tels que les mouvements #fallist. » Cela signifie que nous devons trouver des solutions permettant de donner la parole aux jeunes et de comprendre leurs nouvelles formes d’expression politique.
- 3. La digitalisation
Les membres du panel ont exprimé différents points de vue concernant l’expression numérique de la démocratie. Siyabulela Jentile a fait remarquer qu’une grande partie du débat en Afrique du Sud portait encore sur l’utilisation des réseaux sociaux et des médias numériques pour rendre l’éducation civique plus accessible, mais les membres du panel ont également exploré les opportunités et les dangers des systèmes de vote en ligne et de l’utilisation de la technologie numérique pour permettre aux gouvernements locaux de collecter des données qui leur permettraient d’améliorer les services essentiels fournis à la population. Saskia Postema, professeure à l’Institut de la sécurité et des affaires mondiales de l’université de Leiden, a donné un aperçu d’une étude de recherche portant sur la manière dont les célébrités et les influenceurs sur les réseaux sociaux peuvent influencer les jeunes quant à leur décision d’aller voter et comment, sur la base de leurs interactions en ligne.
Le panel a conclu à l’unanimité que malgré les progrès et innovations en cours dans le monde entier pour parvenir à des processus démocratiques, il existe toujours cette nécessité d’un « retour aux grands principes » et de faire connaître à la population les moyens concrets leur permettant d’avoir de l’influence, car « l’avenir se construit maintenant et nous devons répondre présent. La solidarité intergénérationnelle doit nous permettre de faire une place à la jeunesse et à sa représentation, afin que les jeunes aient envie de s’investir et puissent le faire », conclut Saskia Postema.
Jestina Mukoko est une militante pour les droits humains, une ancienne journaliste et la directrice du Zimbabwe Peace Projet, une ONG qui documente les atteintes à ces droits. Elle a participé au Forum en tant que présentatrice pour la séquence "Democracy - Iphi inkululeko?", autour des questions de démocratie et de liberté.
À l’origine, vous êtes formée en tant que journaliste. Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous orienter vers les droits humains ?
En réalité, je ne suis pas formée en journalisme, mais en sciences politiques. J’ai étudié la politique et l’administration à l’Université du Zimbabwe et, comme j’étais polyglotte, j’ai été recrutée par la télédiffusion publique. Je me suis donc formée sur le tas en tant que journaliste de télévision. Cependant, je pense que le journalisme télévisé est devenu ma seconde peau. C’était un travail que j’aimais vraiment faire. Quand j’ai quitté la télédiffusion publique pour rejoindre Radio Voice of the People, une chaîne alternative qui débutait à l’époque au Zimbabwe, je devais aller sur le terrain et recueillir des informations que nous transmettions ensuite à l’antenne. Lors de l’une de ces visites, je me suis rendu à Matebeleland, une région au sud-ouest du Zimbabwe, plongée dans la guerre civile (certains l’appellent génocide) de 1983 à 1987. On estime que 20 000 personnes y ont perdu la vie et que des milliers d’autres ont disparu. J’avais entendu dire que les hommes étaient spécialement ciblés, car ce sont eux qui étaient considérés comme des dissidents. J’ai voulu parler aux femmes pour connaître leur version de l’histoire. Pendant cet entretien, je me suis rendue compte que, en tant que journalistes, nous ne leur rendions pas justice par rapport à ce qui s’était passé à Matebeleland. Un grand nombre de ces femmes ont perdu leurs maris. Certains ont été assassinés devant leurs yeux. C’était une expérience douloureuse rien que de les écouter. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un sujet lié aux droits humains qui devait être rendu public, alors je me suis retrouvée dans ce domaine. Au début, j’ai rejoint une organisation appelée Zimbabwe Civic Education Trust, dont le but était de favoriser la coexistence et la tolérance à l’échelle locale. Lorsque je suis partie, j’ai rejoint le ZPP.
Quels sont vos objectifs principaux en tant que directrice du Zimbabwe Peace Project ?
Notre objectif est d’instaurer une paix durable. Nous ne voulons pas seulement instaurer la paix pour les générations actuelles, mais créer un environnement où même les enfants de nos enfants pourront vivre en paix. Nous sommes conscients que certaines personnes agissent d’une certaine manière parce qu’elles pensent avoir le pouvoir et que les autres n’ont pas de voix. Le ZPP a été créé pour mettre en avant certains de ces fléaux et injustices qui ont lieu dans les communautés. Nous possédons un modèle unique que nous utilisons lorsque nous avons des bénévoles engagés et dévoués à ce type de travail et qui vivent au sein même des communautés affectées. Nous mettons en avant les voix des victimes. Nous voulons également écouter les voix des malfaiteurs puisque nous sommes conscients que, souvent, ils sont manipulés. Il y a beaucoup de jeunes au chômage que les politiques manipulent avec quelques pièces en argent, un t-shirt ou même une bière opaque. À l’heure actuelle, nous nous inquiétons qu’ils aillent jusqu’à leur proposer des drogues. Et puis, ils leur demandent de faire le sale boulot. Au ZPP, nous voulons tout mettre en lumière et particulièrement les endroits où les atteintes aux droits humains ont lieu.
Par ailleurs, notre objectif est aussi de venir compléter le travail du gouvernement. C’est lui qui est en mesure et qui a la responsabilité d’assurer la capacité des citoyens à exercer leurs droits. Si ces droits sont violés, nous leur en faisons part et nous souhaitons que notre gouvernement dénonce ces situations et prenne des mesures contre ces exactions afin que cela ne se reproduise plus. Dans les communautés ciblées où nous mettons en œuvre des projets d’instauration de la paix, comme Binga, Chiredzi, Mutoko, Matobo et Mutasa, nous avons instauré ce que nous appelons des ambassadeurs de la communauté, leur but étant de tracer les conflits dans leur région. Nous les avons également équipés pour qu’ils puissent transformer le conflit. Lorsque nous constatons une violation des droits humains, nous agissons également comme un centre de référence où nous orientons les victimes vers des avocats pour obtenir une réparation en justice, vers des médecins pour accéder à des soins médicaux et vers des thérapeutes psychosociaux pour les victimes de traumatismes nécessitant un suivi.
Récemment, le ZPP a lancé sa campagne Résister, rejeter et dénoncer la violence (Resist, Reject and Report Violence, en anglais). Comment la campagne a-t-elle été reçue et quels sont, fondamentalement, les objectifs à atteindre ?
Cette campagne est encore à un stade embryonnaire, mais l’objectif principal est de faire passer l’idée que les communautés ne peuvent pas continuer à élire des individus violents. Notre message est qu’il faut leur résister, les rejeter et les dénoncer. Le ZPP nomme et dénonce les auteurs d’actes de violence. Nous avons également adopté une approche transformative grâce à laquelle nous allons « nommer et honorer » ceux qui agissent bien. Nous avons, par exemple, entendu parler d’un membre du parlement adoré par sa communauté puisque, lorsque la communauté reçoit des ressources, il les partage de façon égale, plutôt que d’en faire bénéficier ceux qui soutiennent un parti spécifique. Alors que nous nous rapprochons des élections de 2023, nous nous attendons également à ce que cette campagne facilite la dénonciation de la violence électorale et politique susceptible d’affecter le processus menant aux élections. Nous souhaitons que les communautés se montrent fermes et fassent comprendre que les dirigeants qui adhèrent à la violence n’ont pas leur place au sein du parlement. Ils doivent former et encourager les autres à vivre en paix et à tolérer les opinions de chacun pour mieux coexister. La violence affecte la volonté des gens à aller voter. Nous souhaitons donc créer un environnement où tout le monde se sente en sécurité pour le faire.
Vous avez récemment participé au forum « Notre futur : Dialogues Afrique-Europe » (Our Future: Africa – Europe Dialogues, en anglais) à Johannesburg. Lors de cet évènement, des acteurs de plusieurs domaines ont discuté des principaux défis liés à la démocratie en Europe et en Afrique. Quels problèmes vous inquiètent le plus ?
J’ai présenté la séance sur la démocratie et la liberté. On parle tellement de démocratie, mais où est la liberté ? Le Zimbabwe est devenu un pays indépendant en 1980 et beaucoup de choses ont changé. Cependant, 42 ans après l’indépendance, les Zimbabwéens sont-ils libres ? Je dis toujours que le Zimbabwe aspire à devenir une démocratie. Nous avons une constitution qui était très progressive au moment de sa création, mais qui a changé en raison d’amendements régressifs. Nous possédons une Charte des droits humains élargie, mais ces droits sont restreints. Nous ne les exerçons pas dans leur globalité. Les gens pauvres ne peuvent pas accéder aux soins médicaux. En raison d’un taux de chômage élevé, les parents ne peuvent pas se permettre de payer les écoles et, par conséquent, les enfants sont renvoyés à la maison.
Mon pays est censé être une démocratie avec plusieurs partis, mais les réunions des partis de l’opposition sont interrompues et bannies et leurs sympathisants sont battus et arrêtés. Cela arrive même pendant les campagnes électorales. Et on se dit, « où est la liberté si les partis politiques ne peuvent pas participer aux campagnes » ? Récemment, deux femmes appelées Tsitsi Dangarembga, une écrivaine reconnue, et Julie Barnes ont été jugées pour avoir brandi une pancarte, alors que notre constitution autorise les manifestations pacifiques. Il y a également une application sélective de la loi. Si un crime est commis par un membre de l’opposition, la police procède très rapidement à son arrestation et le maintient généralement en garde à vue pendant une longue période sans aucune forme de procès, alors que la liberté sous caution est censée être un droit constitutionnel.
J’ai aussi assisté à une autre séance organisée par Play Africa où des enfants affirmaient qu’ils n’étaient pas en mesure de jouir de la démocratie parce que leurs parents et les autres adultes ne leur permettaient pas de s’exprimer. Nous devons donner aux enfants les moyens de s’exprimer sur leur situation. Si nous ne les écoutons pas, nous risquons qu’ils se tournent vers les drogues ou la violence, ou qu’ils se suicident. Nous risquons de détruire une génération.
Les menaces aux journalistes sont une question tout aussi importante. Ce problème n’affecte pas que le Zimbabwe, mais de nombreux pays. Nous devons promouvoir un environnement où les journalistes peuvent travailler sans risquer de se faire arrêter ou violenter.
Quels sont vos espoirs pour le futur du Zimbabwe Peace Project ? Avez-vous observé des améliorations de la situation au Zimbabwe depuis votre entrée en fonction ?
Ma vision pour le ZPP est de voir un Zimbabwe où règne la paix, la justice, la dignité et le développement pour tous.
Il y a des améliorations, mais notre influence n’est pas reconnue. Le ZPP fait partie du réseau zimbabwéen de soutien aux élections et, après chaque élection, nous émettons des recommandations. Par le passé, nous avions des élections présidentielles et parlementaires sur différentes années. Nous étions toujours en mode électoral. Nous avons recommandé des élections harmonisées puisque c’est la meilleure option, et c’est désormais chose faite. Nous avions des urnes électorales en bois, et maintenant elles sont transparentes. Cela fait aussi partie des améliorations. La Charte des droits humains élargie est une autre amélioration. Il est également possible de demander des informations en vertu de la loi de libre accès à l’information. Concrètement, les départements du gouvernement disposent de sept jours pour fournir les informations requises.
Lors de la course aux élections de 2008, nous avons surveillé et tracé les zones actives de violence. Ces problèmes ont été soulevés dans le rapport des observateurs et, lors des élections de 2013, il y a eu un changement considérable dans la manière dont le parti au pouvoir à approcher les communautés. La violence était toujours présente, certes, mais ce n’étaient pas des cas de violence qui ont provoqué des dommages majeurs. Bien sûr, il ne devrait y avoir aucune violence, mais ça reste tout de même une amélioration. En tant que Zimbabwéens, nous sommes capables de nous respecter les uns les autres et de voter sans violence. Ainsi, les vainqueurs sauront qu’ils ont gagné de manière juste, dans un environnement propice au vote.